Des petits bouts d'éternité

Love Steacks démarre en douceur avec l'allure d'un film social traité avec légèreté et décontraction. On entre dans le récit en même temps que Clemens, fraichement recruté dans un spa, prend son poste et s'intègre, maladroit, à l'équipe.

Et puis petit à petit Love Steacks révèle sa vraie nature, en même temps que Clemens montre la sienne. Ni jeune en difficulté ou précaire à la dérive, il s'adapte à son nouvel environnement et se prend en charge sous les regards moqueurs des employés des cuisines. Car Clemens est masseur, un boulot de planqué aux yeux des cuistots et ce n'est pas son bec de lièvre qui va lui donner une image plus virile. Mais petit à petit Lara tombe malgré tout sous son charme et nous sous celui de cette jolie comédie tragico-romantique.

Car en fin de compte Love steaks sait brouiller les pistes et parler d'amour autant de dépendance, de pression sociale et managériale, d'économie et de rapports sociaux. Un vrai petit film polyvalent et enjoué qui parvient à déjouer les moments où la tension s'installe avec des pointes de légèreté ni grotesques ni déplacées.

C'est là tout le talent de Jakob Lass et de ses interprètes lumineux, réunis dans une jolie histoire d'amour entre deux être inadaptés qui se complètent et se tiraillent. Love Steacks recèle quelques belles scènes, mises en valeur par la musique et les ralentis, poésie moderne pleine de fureur et de tendresse, à l'image de ses personnages. Cocasse, décalé, léger et grave : dosage réussi !

♥♥♥

Love Steacks, Jakob Lass (pas de date de sortie France)

Avec Lana Cooper, Franz Rogowski - Allemagne - 1h30

Synopsis

Dans un hôtel de luxe de la côte baltique, Clemens, fraîchement employé comme masseur, rencontre Lara, commise de cuisine. L’un est timide, calme, souvent gêné ; l’autre nerveuse, provocante, presque sauvage. Les opposés s’attirent, ils s’essaient à l’amour et chacun tente de chasser les démons de l’autre.