Chemin de Croix, projeté dans le cadre du festival Augenblick à Strasbourg, peut paraître, sur le papier, particulièrement austère. Film sur la foi, en allemand, découpé en chapitres qui suivent les 14 étapes du Calvaire de Jésus, le tout filmé en 14 plans fixes... austère disions-nous ?
Et pourtant, il se dégage du film de Dietrich Brüggemann une lumière assez fascinante et très particulière. On retrouve, littéralement, à l'écran, le tiraillement de la jeune Maria, de l'enfermement intellectuel dicté par des croyances d'un autre âge à la lumière divine dans laquelle elle aspire à se noyer.
Spectateur d'un drame qui se joue, le film ne juge pas la foi de son héroïne, mais se contente de montrer un destin tragique dû à l'aveuglement. Les croyances, anachroniques, de cette famille sont disséquées et mise en relation avec celles d'autres personnages, plus en phase avec leur époque.
Chemin de Croix constitue ainsi un exercice de style particulièrement maîtrisé et construit, dont la forme rejoint parfaitement le fond et illustre, dans un film loin d'être ennuyeux ou plombant, un certain jusqu'au-boutisme intellectuel qui pourrait sembler effrayant (le charisme du jeune prêtre dans la 1ere scène est assez perturbant) s'il n'était pas si éloigné de la réalité de la vraie vie.
Le bémol à poser sur ce film est à mon sens qu'on n'en saisit pas bien l'objectif.
S'il s'agit d'une dénonciation, elle est bien vaine tant tout le monde s'accordera sur le fait que les personnages sont extrémistes (et ceux qui ne le pensent pas n'ont aucune chance de se retrouver dans la salle), y compris les plus pieux des catholiques. J'y vois pour ma part un parallèle avec d'autres extrémismes, pour montrer que toute religion peut avoir ses dérives fanatiques, qui ne sont pas dues à une confession en particulier mais à la religion elle-même.
Cela reste toutefois assez flou et le résultat est un film certes maitrisé à la perfection mais qui traite d'un sujet finalement peu inspirant ou de façon peut-être trop caricaturale pour atteindre ses objectifs.
Et pourtant, il se dégage du film de Dietrich Brüggemann une lumière assez fascinante et très particulière. On retrouve, littéralement, à l'écran, le tiraillement de la jeune Maria, de l'enfermement intellectuel dicté par des croyances d'un autre âge à la lumière divine dans laquelle elle aspire à se noyer.
Spectateur d'un drame qui se joue, le film ne juge pas la foi de son héroïne, mais se contente de montrer un destin tragique dû à l'aveuglement. Les croyances, anachroniques, de cette famille sont disséquées et mise en relation avec celles d'autres personnages, plus en phase avec leur époque.
Chemin de Croix constitue ainsi un exercice de style particulièrement maîtrisé et construit, dont la forme rejoint parfaitement le fond et illustre, dans un film loin d'être ennuyeux ou plombant, un certain jusqu'au-boutisme intellectuel qui pourrait sembler effrayant (le charisme du jeune prêtre dans la 1ere scène est assez perturbant) s'il n'était pas si éloigné de la réalité de la vraie vie.
Le bémol à poser sur ce film est à mon sens qu'on n'en saisit pas bien l'objectif.
S'il s'agit d'une dénonciation, elle est bien vaine tant tout le monde s'accordera sur le fait que les personnages sont extrémistes (et ceux qui ne le pensent pas n'ont aucune chance de se retrouver dans la salle), y compris les plus pieux des catholiques. J'y vois pour ma part un parallèle avec d'autres extrémismes, pour montrer que toute religion peut avoir ses dérives fanatiques, qui ne sont pas dues à une confession en particulier mais à la religion elle-même.
Cela reste toutefois assez flou et le résultat est un film certes maitrisé à la perfection mais qui traite d'un sujet finalement peu inspirant ou de façon peut-être trop caricaturale pour atteindre ses objectifs.
♥♥♥
Chemin de Croix (Kreuzweg), Dietrich Brüggemann (sortie le 1er octobre 2014)
Avec Lea van Acken, Franziska Weisz, Klaus Michael Kamp - Allemagne - 1h50
Synopsis
Maria, 14 ans, vit dans une famille catholique fondamentaliste. A la
maison comme à l’école, son quotidien est régi par les préceptes
religieux. Entièrement dévouée à Dieu, elle n’a qu’un rêve : devenir une
sainte. Suivant l’exemple de Jésus, elle entame son propre chemin de
croix dont rien ni personne ne peut la détourner.
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