Des petits bouts d'éternité

Sweet Home est un thriller efficace, rythmé et tendu qui fonctionne à merveille. Parfait exemple du Home invasion à peine détourné (on n'est pas à proprement parler dans une maison puisqu'il s'agit de logements vides dans lesquels se retrouve piégé un couple d'amoureux), le film de Rafael Martinez parvient, autour d'un set de personnages très limité à faire monter une tension sourde sans jamais en rompre le film. Bien joué !

Le film est certes d'un classicisme étonnant pour un réalisateur si jeune, mais sa technique est maîtrisée et les mouvements de caméra parfaitement calibrés qu'il s'autorise dans un espace aussi restreint contribuent à doser une angoisse grandissante.

Sans temps-morts ni relâchement, Sweet Home suit son héroïne dans le dédale des couloirs et recoins, jusqu'à une apogée pas forcément à la hauteur du reste du film mais malgré tout réjouissante.

Une héroïne plutôt qu'un héros, voilà de quoi un peu changer la donne et enfin sortir du shéma victime/bourreau habituel et ça fait du bien !

Avec des références solidement ancrées, desquelles il parvient à se défaire sans mal (Rec notamment, auquel on pense forcément lorsqu'on évoque un huis-clos dans un immeuble barcelonais), Sweet Home s'impose comme un film solide.

1h22 sous tension, dont on se souviendra longtemps !

★★★☆☆

Sweet Home, Rafael Martinez (pas de date de sortie France)

Avec Ingrid Garcia Jonsson, Bruno Seville - Espagne - 1h22

Synopsis

Alicia attire son compagnon dans un immeuble quasi déserté pour une soirée en tête à tête. Le même jour, elle s’était rendue sur place dans le cadre de son emploi pour motiver le dernier locataire à s’en aller. Mais des hommes reviennent, pendant la nuit, avec un même but et des moyens plus radicaux. Alicia les surprend et tentera de leur échapper jusqu’au matin.

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