Le Pan de Joe Wright est plutôt une bonne surprise en fin de compte. Enfin tout du moins une bonne surprise relative, par rapport à ce qu'annonçait la première partie, pendant laquelle j'ai eu le plus grand mal à rester dans la salle...
Parce que déjà, Pan est laid. Pas le môme hein, le film.
Alors je ne sais pas si c'est la 3D qui est dégueulasse (je serais allée le voir en 2D si j'avais eu le choix, mais je ne l'ai pas eu) ou si c'est "juste" le post-traitement qui crade tout, mais il est vraiment très laid. Pour tout dire au début j'ai cru que c'était un film d'animation tellement ça suinte le numérique. En voyant les premiers plans dans les rues de Londres où la mère de Peter l'abandonne devant un orphelinat et les images du bébé à la peau si lisse, je me suis dit en voyant son bonnet "oh tiens ils ont super bien réussi la texture du bonnet" avant de réaliser que c'était un vrai bonnet.
Bref le film est vraiment moche et ça ne va pas en s'améliorant. Par contre, on s'habitue.
Ensuite, le gamin qui a le rôle principal est, comme beaucoup trop souvent, horripilant à souhait. Il surjoue et n'a à peu près rien de l'espièglerie qu'on connaît à Peter Pan. Sans compter que la guerre dans laquelle il fait irruption (Barbe Noire vs les Fées) est complètement saugrenue (pour preuve, la bataille finale, après laquelle on se demande bien quel était tout le fuss autour de cette guerre gagnée en 10mn). Mais bon ce n'est que la 1ere partie d'un prequel (oui-oui il y aura des suites...), on n'est pas encore dans la féérie alors laissons une chance à ce pauvre enfant.
J'ai donc laissé sa chance au produit malgré la lourdeur de la grosse machinerie mis en branle par un Joe Wright complètement lourdaud qui égrène un à un les poncifs des gros films d'action estampillés jeunesse. Entre la musique qui évoque de manière à peine voilée celle des Pirates des Caraïbes et les décors qui sembleront familiers tantôt aux fans d'Avatar tantôt à ceux de la Terre du Milieu (même le campement des indiens m'a rappelé le village des Ewoks...) on est assez loin d'une quelconque originalité. Quant à l'utilisation de Feels Like Teen Spirit, entonné A Capella par les esclaves de Barbe Noire pour le saluer, j'en ai eu des frisson en imaginant le pauvre Kurt Cobain faire des loopings dans sa tombe. Reste que cette scène est probablement la plus réjouissante du film et que le personnage absolument fabuleux de Barbe Noire est assez emballant.
Bon dit comme ça, je suppose qu'on a un peu de mal à la voir, la bonne surprise...
Et pourtant, malgré un cargo entier de défauts gros comme des voiliers volants, on se laisse finalement pas mal prendre au jeu. La faute sans doute à Hugh Jackman qui vaut à lui seul de se farcir l'ouverture à Londres. Il est vraiment parfait en pirate vilain-vilain-vilain qui prend quand même la peine de dire à ses victimes de penser à quelque chose d'agréable avant de les occir.
Les bateaux volants sont plutôt sympatoches et la relation Crochet / Peter Pan est assez intrigante pour qu'on ait envie d'en savoir plus. Dommage, trois fois dommage, qu'une fois de plus les studios aient préféré tirer les choses en longueur pour étaler l'histoire sur une à deux suites au lieu de bien ficeler un seul récit qui aurait été plus cohérent.
Bref j'irai sans doute voir les éventuelles suites, car mon envie de quitter la salle s'est complètement évaporée une fois l'intrigue posée à Neverland.
Reste que le film est bien loin de la réussite qu'il aurait pu être entre les mains que quelqu'un pourvu d'un peu plus de personnalité (ou sans la pression des studios, voire les deux) et qu'il gagnera probablement à être vu sur une TV (il semblera très certainement moins laid en plus petit...).
★★☆☆☆
Pan, Joe Wright (sortie le 21 octobre 2015)
Avec Hugh Jackman, Levi Miller, Rooney Mara, Garrett Hedlund - USA - 1h51
Synopsis
Proposant un nouveau regard sur l'origine des personnages
légendaires créés par J.M. Barrie, le film s'attache à l'histoire d'un
orphelin enlevé au Pays Imaginaire. Là-bas, il vivra une aventure
palpitante et bravera maints dangers, tout en découvrant son destin :
devenir le héros connu dans le monde entier sous le nom de Peter Pan.
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