Des petits bouts d'éternité

Bon sang mais quelle bonne surprise que ce film !

Bien loin d'être un énième film de pseudo horreur qui joue plus sur les réflexes de ses spectateurs que sur leur rythme cardiaque (coucou Jane Doe), It Comes At Night est un film de genre terriblement malin qui se déploie doucement et embarque le spectateur avec lui dans sa paranoïa.

Thriller tendu comme un arc, le film ne cède jamais à la facilité des effets de manche et propose à la place une réflexion subtile sur ce qui fait de l'homme un animal social, ou plutôt ce qui le défait.

Dans une ambiance pesante parfaitement dosée où l'on apprend juste ce qu'il faut sur le contexte (c'est à dire pas grand chose au fond), Shults démontre que le pouvoir de putréfaction de la peur est sans limites. Que rien ne résiste à l'angoisse et à l'instinct de survie, pas même les meilleurs des sentiments. C'est un film sombre et terriblement juste que nous offre le réalisateur, sans jugement de valeur mais simplement le terrifiant constat selon lequel, plus que la maladie ou la mort, c'est bien la peur qui nous déshumanise.

A une époque où elle est attisée pour servir les différentes campagnes, voilà un film qui, sous ses airs parfaitement innocent de produit de divertissement, devrait nous inciter à y réfléchir à deux fois.

Oh et puis accessoirement, It Comes At Night est surtout un thriller très efficace, parfaitement mené par un Joel Edgerton plus inquiétant que jamais et devant lequel on retiendra son souffle plus d'une fois. A découvrir absolument !

★★★★☆

Alors que le monde est en proie à une menace terrifiante, un homme vit reclus dans sa propriété totalement isolée avec sa femme et son fils. Quand une famille aux abois cherche refuge dans sa propre maison, le fragile équilibre qu'il a mis en place est soudain bouleversé.