The Smell of Us, Larry Clark (2014)


C'est toujours aussi fasciné par la jeunesse et cette adolescence trash à la dérive que Clark installe sa caméra à Paris pour suivre un groupe de jeunes skaters dans leurs errements sexuels et narcotiques.

On appréciait Larry Clark pour ce regard sans condescendance et sans fard sur l'envers du décor d'une jeunesse paumée en quête de repères. Mais on est loin de retrouver ce souffle inspirant dans le très fade Smell of Us.

Un film peut-il être fade tout en parlant et montrant la prostitution de mineurs, l'inceste, la drogue et la mort ? Apparemment oui, d'ailleurs même la froideur photographique qui rendait les films de Clark plus trash encore est ici absente. On sent la provocation gratuite et vaine plutôt qu'une réelle subversivité et c'est loin d'être choqué et plutôt sans grande émotion (un comble!) que l'ont regarde mollement se dérouler sous nos yeux ennuyés cet énième mélange, sordide mais cette fois sans âme, de réalité et de fiction.

L'usage de smartphones et autres outils modernes au service de l'image aurait pu donner une nouvelle jeunesse à l'oeuvre d'un Clark de toute évidence vieillissant (mal), mais ce n'est malheureusement pas le cas.

C'est alors avec l'impression d'avoir écouté un vieil oncle un peu pervers radoter ses provocations sans fond qu'on quitte la salle, soulagé mais un peu triste.

★☆☆☆☆

The Smell of Us, Larry Clark (sortie le 14 janvier 2015)
Avec Lucas Ionesco, Diane Rouxel, Theo Cholbi, Dominique Frot - France - 1h28

Synopsis [AVERTISSEMENT -16ans]
Paris, Le Trocadéro.
Math, Marie, Pacman, JP, Guillaume et Toff se retrouvent tous les jours au Dôme, derrière le Palais de Tokyo. C’est là où ils font du skate, s’amusent et se défoncent, à deux pas du monde confiné des arts qu’ils côtoient sans connaître. Certains sont inséparables, liés par des vies de famille compliquées. Ils vivent l'instant, c’est l’attrait de l’argent facile, la drague anonyme sur Internet, les soirées trash "youth, sex, drugs & rock’n’roll".

Une cinéphile

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