La Terre Ephémère, George Ovashvili (2014)


Gros coup de coeur de début d'année pour La Terre Éphémère, dont la force tranquille submerge d'une émotion parfois incongrue mais puissante.

Film contemplatif dont les dialogues sont quasiment absents (et où ceux qui restent sont des dialogues de sourds entre personnes ne parlant pas la même langue), La Terre Éphémère raconte le cycle de la vie qui comme l'eau du fleuve va et vient, sans justice ni rédemption.

Presque ornithologique dans son approche, George Ovashvili dépouille son film de tout le superflu pour amener, non pas une forme de pureté mais d'essentialisme, où l'homme accomplit un rituel séculaire dont il ne maîtrise pas grand chose. Partie intégrante du cycle de la vie et des saisons, il n'a aucune prise sur son passage sur terre et ses vaines tentatives de contrôler son environnement sont à l'image des gardes frontière dont la présence menaçante rythme le film et qui sont comme des enfants jouant aux soldats sur un territoire qui ne leur appartient pas.

D'une poésie infinie, La Terre Éphémère surprend le spectateur par un regard distancié auquel on n'est pas habitué. Le regard se perd ainsi petit à petit dans les plus infimes détails, des rides du visage du vieil homme aux éléments de la nature environnante ou à la lumière fragile qui danse à l'écran.

Allez voir La Terre Éphémère, c'est un conte magnifique qui garantit un moment de lâcher prise intense, salutaire dans nos quotidiens. Un film qui marque et une expérience qui vaut d'être vécue.

★★★★

La Terre Éphémère (Simindis kundzuli), George Ovashvili (sortie le 24 décembre 2014)
Avec İlyas Salman, Mariam Buturishvili, Irakli Samushia - Géorgie - 1h40

Synopsis
Sur le fleuve Inguri, frontière naturelle entre la Géorgie et l’Abkhazie, des bandes de terres fertiles se créent et disparaissent au gré des saisons.
Un vieil Abkaze et sa petite fille cultivent du maïs sur une de ces îles éphémères.
Le lien intense qui les lie à la nature est perturbé par les rondes des garde-frontières.

Une cinéphile

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