Cold in July, Jim Mickle (2014)


Avec Cold in July, l'étrange Mickle sort du registre fantastico-gore pour aller vers le public plus vaste du polar, mais il n'abandonne pas son sujet de prédilection pour autant, l'analyse de la pourriture qui ronge l'American Dream pour peu que l'on gratte un peu sous la surface.

Le thème est un classique auquel on peut toujours faire dire beaucoup et c'est avec une curiosité titillée par le mulet et la bagnole de Michael C. Hall, l'ambiance 80's et l'atmosphère de polar bien noir que l'on plonge dans cet étonnant polar.

La vie de Richard Dane, encadreur bien carré de son état, va échapper au chemin minutieusement tracé qu'il s'était fixé, le jour où dans un élan de panique au faux air de légitime défense, il abat un cambrioleur dans son salon.

Ce premier éclat dans le vernis du quotidien va aiguiser sa curiosité et en ammener d'autres si bien que rapidement notre bon père de famille soumis et dévirilisé par une épouse revèche et castratrice, va découvrir la liberté, la vraie, celle bien crade que l'on camoufle soigneusement sous le tapis de la civilisation.

Empreint de ce discours un peu rance sur le ton de "tu seras un homme mon fils" lorsque tu seras capable de tuer ton prochain sans te pisser dessus, Cold in July déçoit par la facilité dans laquelle il tombe dès lors qu'il s'agit de définir ce qui se cache sous le vernis des convenances. Discours viriliste franchement lassant où la libération du héros écrasé par le poids des conventions qu'il subit, passe par la violence plutôt que par le questionnement de ses propres choix.

Si le sujet est plus fin qu'il n'y parait, son illustration quant à elle est décevante de banalité. Compilation synthétique de tout ce qui se fait en ce moment en termes de polar. Du snuff movie à la reconstitution des 80's, nostalgie que l'on voit fleurir un peu partout sur les écrans et qui commence à lasser un brin. Cold in July est malheureusement un polar raté qui ne se donne pas les moyens de son ambition. On attendait Mickle à un autre niveau, avec un peu plus de noirceur ou un peu plus de nuances que cet amas de clichés qui largue le spectateur en cours de route.

★★☆☆☆

Cold in July, Jim Mickle (sortie le 31 décembre 2014)
Avec Michael C. Hall, Don Johnson, Sam Shepard - USA - 1h49

Synopsis
1989. Texas. Par une douce nuit, Richard Dane abat un homme qui vient de pénétrer dans sa maison. Alors qu’il est considéré comme un héros par les habitants de sa petite ville, il est malgré lui entraîné dans un monde de corruption et de violence.

Une cinéphile

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