Des petits bouts d'éternité

Hollywood, ton univers impitoyable...

Il y a finalement assez peu de films qui s'attachent à la cruauté du système hollywoodien envers les acteurs, et Starry Eyes a l'intéressante idée de s'y plonger sous l'angle du film d'horreur. Hashtag slasher, hashtag possession, hashtag mutation et autres joyeusetés bien gore comme il faut.

Si le potentiel est bien là et que l'actrice principale est juste absolument formidable dans son rôle de jeune paumée en quête de réussite, on peut déplorer que les réalisateurs n'aient pas réussi à s'ancrer à leur récit. Le film part en effet dans plusieurs directions et peine à en choisir une. On passe ainsi d'une secte visiblement sataniste (ou assimiliée) à une victime possédée, qui se transforme en slasheuse de talent. Chaque angle choisi est bon, chaque scène est tournée avec talent et implication. Mais elles s'empilent plus qu'elles ne s'imbriquent et l'on peine à saisir le lien.

Mais l'intérêt principal de ce film est la métaphore de l'American Dream, mythe du quand on veut on peut made in America, qui montre que le prix à payer, s'il relève peut-être de la volonté personnelle, est souvent plus cher qu'il n'y parait : de la renonciation à sa propre identité au sacrifice des personnes qui jalonne le chemin...

Starry Eyes, Kevin Kolsch & Dennis Widmyer (pas de date de sortie France)

Avec Alexandra Essoe, Amanda Fuller, Noah Segan, Pat Healy - USA - 1h38

Synopsis

Sarah Walker a un petit boulot sans avenir sous le joug d’un patron qui la prend de haut, elle subit des amitiés superficielles avec des acteurs concurrents et participe à des castings qui n’aboutissent à rien. Après plusieurs auditions humiliantes face à un duo pour le moins bizarre, elle décroche le rôle principal dans leur nouveau film. Malgré le fait qu’ils lui demandent de faire des choses de plus en plus étranges, elle sera prête à tout pour réussir, aveuglée par son fantasme de célébrité.