Ghost in the Shell, Rupert Sanders (2017)


J'attendais cette version live du film d'animation culte avec autant d'appréhension que d'impatience. Sans doute plus d'appréhension en réalité car je gardais un souvenir très fort du film de Mamoru Oshii, que j'avais vu en salles à sa sortie en France et qui avait marqué mes premiers pas dans le cinéma d'animation japonais que je ne connaissais pas encore.

La présence de Scarlett Johansson au générique, accompagnée de toute une savoureuse brochette d'acteurs était plutôt une augure positive mais celle de Rupert Sanders à la réalisation laissait présager le pire (un seul film à son actif, et pas des moindres... le plutôt nul Blanche Neige et le chasseur !).

En fin de compte, j'ai vraiment été happée par le film, qui m'a beaucoup plu !
Les images sont fantastiques et la 1ere scène d'action est simplement époustouflante. Difficile de résister et de ne pas se faire embarquer dans le film sans reprendre son souffle pendant au moins la première demi-heure.

Ensuite, le film se pose et on commence à apercevoir les limites du réalisateur ou plutôt de son manque cruel de personnalité et de vision. Cet homme n'a strictement rien à dire, d'ailleurs personne ne lui demande de s'exprimer alors il livre une version complètement repompée sur la version animée, reprenant les mêmes scènes et les mêmes effets visuels.
C'était clairement une stratégie des studios mais si on peut la déplorer, il faut admettre qu'elle est plutôt efficace puisque Sanders limite habilement les dégâts : ce qu'il fait, il le fait bien !
Les éléments qui fonctionnaient dans la version de 95 fonctionnent parfaitement ici et le scénario est suffisamment construit pour que malgré quelques assèchements regrettables il parvienne à transporter le spectateur. L'ensemble est porté par une actrice si parfaite dans ce rôle qu'on peine à imaginer quelqu'un d'autre à sa place (malgré l'évident et regrettable whitewashing dont a fait l'objet tout le casting du film...). Et puis la présence d'un Takeshi Kitano qui cabotine avec un plaisir évident, contribue à faire passer la pilule en douceur.

Finalement ce "remake" n'apporte certes pas grand chose mais le matériau de base de Ghost in the Shell est si dense et riche que la version en images réelles reste vraiment magnifique. Les thèmes philosophiques qui l'animent sont toujours présents ; on gravite autour de l'identité, la mémoire, le destin, et c'est passionnant !

Alors oui le film aurait pu être cent fois mieux s'il avait été porté par un réalisateur inspiré plutôt que par un habile tâcheron de l'image, mais son habileté parvient malgré tout à rendre honneur au film d'Oshii et à faire plaisir au spectateur, qu'il soit novice ou familier du manga.

★★☆☆

Ghost in the Shell, Rupert Sanders (sortie le 29 mars 2017)
Avec Scarlett Johansson, Pilou Asbaek, Takeshi Kitano, Michael Pitt, Juliette Binoche, Chin Han - USA - 1h47

Synopsis
Dans un futur proche, le Major est unique en son genre: humaine sauvée d’un terrible accident, son corps aux capacités cybernétiques lui permet de lutter contre les plus dangereux criminels. Face à une menace d’un nouveau genre qui permet de pirater et de contrôler les esprits, le Major est la seule à pouvoir la combattre. Alors qu’elle s’apprête à affronter ce nouvel ennemi, elle découvre qu’on lui a menti : sa vie n’a pas été sauvée, on la lui a volée. Rien ne l’arrêtera pour comprendre son passé, trouver les responsables et les empêcher de recommencer avec d’autres.

Une cinéphile

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