Les films catastrophe et moi, c'est une grande et longue histoire d'amour, qui a commencé très jeune avec La Tour Infernale et n'a fait que croitre depuis au fur et à mesure que les effets spéciaux permettaient des scènes de plus en plus impressionnantes. Ah Twister et ses tornades, Deep Impact et ses météorites, Le Pic de Dante et son volcan, Le Jour d'Après et sa tempête de glace... Quel bonheur !
Le 2012 d'Emmerich quant à lui n'est que caricature grossière, mais la scène de destruction de Los Angeles et son donut fou vaut à elle seule le visionnage du film !
Bref, impossible donc de ne pas jeter un œil avide du côté du dernier venu, dont le titre annonce rien de moins que le Big One, auquel il semblait jusqu'ici difficile de se frotter.
Et force est de constater que Brad Peyton a beau être inconnu au bataillon, il n'y va pas par quatre chemins ! Tremblements de terre, destructions massives, du Hoover Dam à San Francisco tout entière : tout y passe, y compris un tsunami géant déferlant sur le Golden Gate Bridge ! Les effets sont saisissants (pas évident de montrer la terre qui tremble, mais c'est ici très réussi !) et laissent le spectateur la mâchoire béante de contentement.
L'enthousiasme est malheureusement freiné par plusieurs incartades au genre, qui agaceront les inconditionnels comme moi.
Le choix du héros en premier lieu : si Dwayne Johnson a depuis quelques films montré que la taille de son humour dépasse largement celle de ses muscles et prouvé qu'il était capable d'interpréter autre chose que du gros bourrin musculeux, reste que son gabarit hors normes tranche un peu avec le rôle de monsieur-tout-le monde qui se révèle héroïque lorsque la catastrophe survient. Ici le personnage est déjà un héros héroïque (non seulement il est sauveteur de l'extrême mais en plus c'est un ancien soldat), on s'attend donc à ce qu'il sauve la moitié de la planète, et les doigts dans le nez qui plus est. Rien de bien intéressant de ce côté-là, alors que cet héroïsme révélé est quand même supposé être l'un des ressors-clés du film catastrophe.
L'intrigue ensuite, est tout aussi inadaptée. Cela manque singulièrement de personnages ! On suit en effet une famille qui s'auto-sauve, pendant que le reste du monde peut bien crever (ce qu'il fait allègrement d'ailleurs). Ni morceaux de bravoure ni solidarité soudain exprimée : l'altruisme du héros héroïquement héroïque a des limites : celles de sa famille (il consent toutefois à sauver 3/4 personnes qui se trouvent sur son chemin, c'est bien urbain de sa part). Si l'individualisme atteint même les films catastrophe, le monde court à sa perte, sachez-le !
Même le sort réservé aux méchants, s'il est délectable à souhait, est lui aussi trop vite expédié. Ah quel dommage, ah quel gâchis !
Ainsi malgré les effets impressionnants qui raviront les connaisseurs, on se retrouve devant ce qui restera probablement (je l'espère en tout cas) le film catastrophe le plus raté de l'histoire.
★☆☆☆☆
San Andreas, Brad Peyton (sortie le 27 mai 2015)
Avec Dwayne Johnson, Carla Gugino, Alexandra Daddario, Hugo Johnstone-Brut, Art Parkinson - USA - 1h54
Synopsis
Lorsque la
tristement célèbre Faille de San Andreas finit par s'ouvrir, et par
provoquer un séisme de magnitude 9 en Californie, un pilote
d'hélicoptère de secours en montagne et la femme dont il s'est séparé
quittent Los Angeles pour San Francisco dans l'espoir de sauver leur
fille unique. Alors qu'ils s'engagent dans ce dangereux périple vers le
nord de l'État, pensant que le pire est bientôt derrière eux, ils ne
tardent pas à comprendre que la réalité est bien plus effroyable encore…
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