L'Ombre des Femmes, Philippe Garrel (2015)


Assez peu familière du cinéma de Philippe Garrel je me suis dit que son Ombre des Femmes serait l'occasion de confronter mes préjugés à la réalité. Eh ben autant le dire tout net, je n'ai pas été déçue !
Je n'avais vu que des commentaires élogieux au sujet du film, présenté à Cannes cette année (15aine des réalisateurs) et puis j'aime beaucoup Clotilde Courau qui se fait très rare sur les écrans, j'y allais donc avec un esprit plutôt positif. A moi le grand cinéma français !

Autant dire que le revers fut brutal... Le cinéma français d'exception aujourd'hui, c'est ça ? Un vieux réalisateur qui nous sort une histoire d'adultère de 1965 comme si c'était la vie, en déroulant un cliché par minute dans un noir et blanc fadasse ?! Non mais vraiment les bras m'en tombent ! Une vraie caricature : tout y est, même la voix off monocorde

Un homme, une femme, des artistes, la bohème, il la trompe, elle le trompe aussi, il l'apprend, il fait un scandale, elle encaisse, ils se séparent, il mange du riz nature parce que c'est ce que mangent les hommes quand leur femme n'est pas là, ils s'aiment, ils se réconcilient parce que quand même c'est trop bête. C'est pathétique de bout en bout tant le vide scénaristique est comblé avec des lieux communs.

Je ne sais pas ce qui est le plus affligeant, du scénario tout droit sorti de la poche d'hibernatus ou de l'interprétation des acteurs, qui déambulent mollement avec un air inspiré / torturé / pensif. Le noir et blanc ne fait que rajouter une couche : on filme la misère avec un noir et blanc délavé, sans personnalité ni relief, tandis que les femmes dont il est question dans le titre affichent, bouche entrouverte de préférence, un regard enamouré qui frôle la catatonie.

Bref le seul point positif de ce film pompeux et insupportable, c'est qu'il ne dure qu'1h13...

★☆☆☆☆

L'Ombre des Femmes, Philippe Garrel (sortie le 27 mai 2015)
Avec Stanislas Merhar, Clotilde Courau, Lena Paugam et la voix de Louis Garrel - France - 1h13

Synopsis
Pierre et Manon sont pauvres. Ils font des documentaires avec rien et ils vivent en faisant des petits boulots. Pierre rencontre une jeune stagiaire, Elisabeth, et elle devient sa maîtresse. Mais Pierre ne veut pas quitter Manon pour Elisabeth, il veut garder les deux. Un jour Elisabeth, la jeune maîtresse de Pierre, découvre que Manon, la femme de Pierre, a un amant. Et elle le dit à Pierre… Pierre se retourne vers Manon parce que c’est elle qu’il aimait. Et comme il se sent trahi, il implore Manon et délaisse Elisabeth. Manon, elle, rompt tout de suite avec son amant. On peut supposer que c’est parce qu’elle aime Pierre.

Une cinéphile

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