Maggie, Henry Hobson | ★★☆☆☆


De prime abord, Maggie intrigue. Le film de Zombie traité comme un drame pour emmener ce genre vers un grand public peu amateur de sensations fortes au cinéma, c'est un pari intéressant, qui peut donner un film très réussi ! Malheureusement lorsque l'on découvre un complet inconnu (Henry Hobson signe là son premier film) aux commandes d'un film au budget conséquent et avec Schwarzenegger à l'affiche... on comprend rapidement qu'il s'agit là d'un film de studio, ce qui n'augure pas du meilleur...

Loin de moi l'idée qu'on ne puisse pas faire de bon film ciblé grand public ! Il y a d'excellents blockbusters qui prouvent le contraire et dans la catégorie zombie familial, World War Z était vraiment excellent. Seulement il faut en général quelqu'un de solide aux commandes, pour imposer sa patte et résister au calibrage des studios.

Avec Maggie, Hobson tente donc d'emmener l'univers des morts-vivants vers un public plus large et pour cela il base son intrigue non pas sur l'apocalypse ni sur les attaques de zombie mais sur la période de transition de son personnage. Maggie est contaminée et vivra ses derniers jours dans un entre-deux hésitant, entre le monde des vivants dont elle se détache et celui des morts qu'elle n'a pas encore rejoint.

Dit comme ça on comprends aisément qu'il s'agit d'une métaphore assez peu subtile de l'adolescence, et en effet le film affiche ces airs éthérés et mélancoliques que l'on a pas mal vu sur les écrans ces derniers temps pour des films du même genre et avec divers degrés de réussite (on pense au très beau How I Live Now, à The Spectacular now ou encore à Electrik Children dont on retrouve ici la palette de couleurs un peu délavées). L'idée est bonne et le contexte intéressant. Et puis Abigail Breslin est vraiment parfaite en ado désabusée et le bourru Schwarzie est étonnamment très à sa place dans le rôle du père pas encore tout à fait résigné à laisser partir sa fille.

Malheureusement il devient assez rapidement évident que le réalisateur n'a rien à dire... Trop jeune ? Trop cadré par les studios ? Peu importe en définitive mais on regrette ce manque de propos et de profondeur pour un film qui aurait pu exprimer tellement plus que ça. On se retrouve finalement devant un film qui tourne en rond et recycle ses propres scènes à défaut de faire progresser ses personnages. La vaine tentative d'insuffler du suspense quant au sort de Maggie, que l'on sait pourtant inéluctable et qui dès lors repose uniquement sur la façon dont elle mourra, est au mieux complètement vain, au pire de très mauvais goût.

Déception mitigée pour ce film un peu raté qui, de l'ambiance douce et mélancolique au talent de ses acteurs, avait toutes les cartes en main pour devenir autre chose que cette fable tiède.

Dans la catégorie Zombies adolescents, Warm bodies avait au moins le mérite d'être drôle !

★★☆☆☆

Maggie, Henry Hobson (sortie le 27 mai 2015)
Avec Abigail Breslin, Arnold Schwarzenegger, Joely Richardson - USA - 1h35

Synopsis
Alors qu'une terrible pandémie se propage à travers les États-Unis, le gouvernement impose de placer les malades infectés par le virus en quarantaine, où ils se transformeront en zombies, totalement retranchés du monde. Lorsque Maggie, 16 ans, apprend qu'elle a été contaminée, elle s'enfuit. Mais son père, Wade Vogel, est déterminé à la retrouver et à la protéger coûte que coûte, même s'il lui faut affronter les forces de police...

Une cinéphile

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