L'ennemi de la Classe, Rok Bicek (2013)


Les films de classe, c'est souvent un peu casse-gueule, même s'il en ressort la plupart du temps une réflexion très intéressante. L'Ennemi de la classe n'échappe pas à la règle et ne parvient jamais vraiment à trouver son équilibre entre pédagogie et intensité dramatique.

Ici, comme dans La Vague, il est question de l'influence des masses et de l’auto-manipulation au sein d'un groupe. Mais le parallèle s'arrête là, car on se concentre chez Bicek sur la naissance et l'impact d'une rumeur tout autant que sur la force centrifuge d'un groupe, à laquelle les éléments en périphérie ont bien du mal à échapper.

Un prof austère qui débarque dans un environnement déjà constitué, un suicide, des "on-dit",... et l'adolescence fera le reste...

La réflexion est intéressante et le sujet empreint d'une force que Rok Bicek ne parvient malheureusement pas à restituer. On reste dans le recul sage et démonstratif au lieu d'aller vers la fougue parfois dévastatrice de l'adolescence. On aurait aimé aller jusqu'au point de rupture (c'est un film que diable, osons !) et en expérimenter les ravages plutôt que se contenter d'un didactisme bien fade.

Le film, de bonne facture et bien interprété, constituera sans aucun doute un point de départ intéressant à un débat de classe ou familial.

★★☆☆☆

L'Ennemi de la classe, Rok Bicek (sortie le 4 mars 2015)
Avec Igor Samobor, Natasa Barbara Gracner, Tjasa Zeleznik - Slovénie - 1h52

Synopsis
À l’arrivée de leur professeur principal remplaçant, une classe de sympathiques lycéens se trouve confrontée à une discipline accrue et à un enseignement plus austère. Ce professeur d’allemand concentre vite toutes les critiques. Les élèves mènent ouvertement la fronde. La tension monte, et quand une jeune fille de la classe se suicide, la responsabilité du professeur parait indiscutable aux yeux de ses camarades. L’escalade des provocations ne fait alors que commencer, laissant les autres enseignants dépassés par les événements et les élèves face à toutes leurs violentes contradictions.

Une cinéphile

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