20th Century Boys, Yukihiko Tsutsumi (2008)


Je ne suis pas particulièrement fan de manga et j’avoue et que je me coltine toujours un énorme a priori négatif envers cette branche de la BD. Dans son ensemble, pour moi, le manga c’est nunuche, c’est des histoires d’amour à l’eau de rose qui ne valent pas un sou ou bien c’est des histoires de ninja warriors et de bastonnades en série qui n’en valent pas beaucoup plus. Ceci dit, j’ai beau avoir un a priori négatif, je n’en reste pas moins curieuse. Alors quand je lis ça ou là que telle ou telle série vaut le détour, j’essaie. C’est comme ça, petit à petit et sur le tard j’ai fini par découvrir qu’il se cache de très bonnes choses au milieu de tout ce fatras d’âneries. Comme dans la BD « classique » finalement. Le tout est de dénicher ce qui vaut le coup, d’avoir un bon libraire en somme.

Bref, je ne suis pas là pour parler de manga mais de ciné, et j’y viens.

Or donc parmi ces pépites récemment découvertes, il y a 20th Century Boys. J’ai tout de suite accroché à cette histoire de bande de garçons devenus grands et qui partent sur les traces de leur passé afin de sauver le monde (ouais, rien que ça). J’en étais au volume 9 quand je découvre qu’un film est sur le point de sortir, et je me dis qu'avec un peu de chance ce sera une réussite, tant l’image que je me fais de cette ambiance pré apocalyptique me parait cinématographiquement compatible. Encore fallait-il éviter les écueils de l'adaptation de manga sur grand écran...

Dans les années 70, une bande de garçonnets menée par Kenji, passe ses vacances d’été à construire une cabane et à inventer comment ils vont sauver le monde. C’est l’époque de l’exposition universelle d’Osaka et la technologie qui y est présentée influence leur imagination.
30 ans plus tard, ils sont devenus des hommes et se sont plus ou moins perdus de vue. Kenji, ancienne rockstar, élève maintenant la fille de sa sœur qui s’est enfuie dans des circonstances mystérieuses. L’histoire qu’ils ont inventée, gamins, va ressurgir à la surface lorsqu’elle semble se réaliser petit à petit. Toute la bande va devoir partir à la chasse aux souvenirs pour reconstituer leurs prédictions et empêcher qu’elles ne se réalisent.

20th Century Boys, manga mystérieux, est un film qui l’est tout autant. Pour commencer, il ne s’agit que de la première partie, qui s’arrête environ au tome 10 sur les (euh…) 22 que compte la série. Le film s’achève donc de façon plutôt abrupte et une suite en deux volets est d'ores et déjà prévue.
Un film de 2h20 pour 9 tomes de manga... on réalise alors que malheureusement l'auteur semble être tombé dans le piège de l'adaptation, ou plutôt de la non-adaptation. Finalement c'est une mise en images presque plan par plan de la BD, sans aucune liberté scénaristique, qui aurait pu rendre l'ensemble plus digeste ou tout du moins plus compréhensible.

Alors soyons clairs, j’ai pour ma part beaucoup apprécié de voir la BD sur grand écran et  j'ai trouvé ça très réussi, malgré quelques passages un peu (très) cheap. Mais le défaut de scénario (repiqué intégralement sur le manga) rend le film très compliqué à suivre pour qui ne serait pas familier de la série. L’ami qui m’accompagnait a beaucoup aimé le concept mais pas compris grand-chose. D’autant plus que la multitude de personnages, leur introduction dans l’intrigue pas forcément bien présentée et leurs noms compliqués à retenir, rend le tout assez difficile à comprendre.
Cela reste un film sans prétention, agréable à regarder et à réserver aux initiés, bien que l'intérêt de voir le manga simplement transposé sur grand écran puisse s'avérer discutable. 

☆☆☆

20th Century Boys de Yikihiko Tsutsumi (sortie le 14 janvier 2009)
Avec Toshiaki Karasawa, Etishi Tovokawa – Japon – 2h20

En bref :
“ Film agréable à regarder mais l'intérêt de simplement transposer le manga sur grand écran peut s'avérer discutable. A réserver aux fans. ”

Une cinéphile

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