Super Dark Times pourrait presque s'envisager comme un complément au film Ça, tant les portraits d'ados dressés par Phillips sont complètement à l'opposé de ceux proposés par Muschietti. Tout ce qui manquait à l'adaptation de Stephen King est ici développé avec un sens de l'écriture remarquable. Les personnages sont justes et leurs luttes intérieures semblent tellement vraies qu'on se sent instantanément proches de ces jeunes et de leurs tourments.
La qualité d'écriture est indéniablement le point fort majeur de ce film, qui oscille à la frontière entre le thriller, la romance et le teen movie indépendant. L'atmosphère, tour à tour inquiétante et plus légère, à l'image des balbutiements amoureux de l'un des personnages, est parfaitement rendue et servie par une photographie pleine de douceur.
Super Dark Times souffre toutefois de gros problèmes de rythme, qui l'empêchent de décoller vraiment. Ici tout est si lent et indolent que le spectateur risque de se perdre en route, absorbé par une langueur qui ne sied pas tout à fait au thème du film et à la noirceur de ce qu'on y voit.
Seuls ces quelques travers, certes vite pardonnés, empêchent Super Dark Times d'atteindre le niveau de ses références. Impossible de ne pas penser au Stand By Me de Rob Reiner qui mêlait déjà ce subtil mélange d'angoisse et de légèreté, avec un peu plus d'envergure mais tout autant de subtilité.
A découvrir malgré tout pour une plongée nostalgique dans l'enfance des années 90.
★★★☆☆
Super Dark Times, Kevin Phillips (pas de date de sortie France)
Avec Owen Campbell, Charlie Tahan, Elizabeth Cappuccino - USA - 1h40
Synopsis (avertissement - 12 ans)
Un groupe d’adolescents frappés par la mort accidentelle d’un de leurs camarades vont dériver dans la psychose et l’horreur à l’heure des premiers émois et de l’insouciance.
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