On a toujours un peu cette impression dans les films de Desplechin que, comme dans un rêve, tous les personnages sont en fait la même personne et interagissent plus ou moins avec eux-même dans une sorte de dialogue psychanalytique du réalisateur.
Impression voulue ou non, cela en fait des films toujours un peu étrange mais réellement passionnants, même si, comme dans les rêves, on ne comprend pas toujours exactement où il veut en venir. Ici, le personnage fantasque de Mathieu Amalric semble évoluer dans son film propre (d'ailleurs il est réalisateur et tourne justement un film pendant le film) et ses deux amours, l'un en fuite et l'autre en attente, pourraient tout aussi bien être des personnages imaginés par le personnage lui-même. C'est déroutant mais finalement peu importe, on se laisse si facilement porter par les histoires que nous racontent les actrices, et puis bien sûr Mathieu Amalric, toujours aussi lunaire.
Les fantômes d'Ismël porte tellement bien son nom qu'on pourrait le revoir mille fois et y comprendre chaque fois autre chose. C'est sans doute à cela qu'on reconnaît les bons films, ceux qui évoluent au rythme de celui qui les regarde...
★★★★☆
Les Fantômes d'Ismaël, Arnaud Desplechin (sortie le 17 mai 2017)
Avec Mathieu Amalric, Charlotte Gainsbourg, Marion Cotillard, Louis Garrel, Hyppolyte Girardot - France - 1h54
Synopsis
À la veille du tournage de son nouveau film, la vie d’un cinéaste est chamboulée par la réapparition d’un amour disparu…
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