Des petits bouts d'éternité

Voici un petit film italien d'une fraicheur et d'un simplicité qui fait un bien fou ! Le tout sans rien lâcher côté efficacité : une bonne surprise comme on les aime !

Le garçon invisible raconte les aventures de Michele, un adolescent a priori comme les autres, tiraillé entre son désir de plaire (à ses camarades mais surtout à Stella, la gymnaste qui fait battre son coeur) et un manque de confiance en soi qu'exploitent les petits caïds de la classe. Mais après le fiasco monumental d'une soirée déguisée, il se découvre le pouvoir de devenir invisible. De garçon insignifiant il devient héros et se retrouve mêlé à une mystérieuse affaire de disparition d'enfants.

Suspense et rebondissements sont au rendez-vous dans une intrigue bien ficelée et pleine de surprises. Bien qu'il soit plutôt orienté jeunesse (8/12 ans à la louche) de par son héros et les problématiques adolescentes qu'il rencontre, le film saura séduire les plus grands grâce à son inventivité et son dynamisme.

Une jolie découverte pour ce début d'été : un film original et plein de sensibilité. 

★★★☆☆

Le Garçon invisible (Il ragazzo invisibile), Gabriele Salvatores (sortie le 15 juillet 2015)

Avec Ludovico Girardello, Valeria Golino, Fabrizio Bentivoglio - Italie - 1h40

Synopsis
Michele habite dans une ville tranquille au bord de la mer.
On ne peut pas dire qu’il soit très aimé à l’école, ce n’est pas un bon élève et il n’excelle dans aucun sport. Mais au fond, ça lui est égal. Il lui suffirait d’être remarqué par Stella, la fille qu’il ne peut pas s’empêcher de regarder en classe même s’il a le sentiment d’être totalement transparent à ses yeux. Et puis voilà qu’un jour, une découverte extraordinaire vient bouleverser son train-train quotidien : Michele se regarde dans le miroir et découvre qu’il est invisible. L’aventure la plus incroyable de sa vie va commencer.

Au début, Vice Versa c'est surtout une explosion de couleurs et un graphisme un peu kitch légèrement rebutant. Et puis entrent en scène les émotions et la magie opère. Mieux que n'importe quel cours de psycho, une plongée tout droit dans la tête de Riley, 11 ans. Retour en enfance instantané garanti !

Inventif et bourré de trouvailles étonnantes pour mettre en images des concepts tels que l'oubli, la personnalité ou les pensées abstraites, Vice Versa réveille des émotions et souvenirs enfouis. Un film qui ne laissera personne indifférent.

Car au-delà de la mise en images des émotions d'une gamine, la force de Pete Docter est de s'intéresser à ce que cette transition de l'enfance vers l'adolescence a d'universel. Dans un design presque anachronique, il présente la vie toute entière comme une succession de petits renoncements nécessaires à notre évolution et nous replonge dans ces micro deuils que l'on a faits en grandissant : des souvenirs à demi-effacés pour faire de la place à ceux qui restent fermement gravés ou ceux dont le temps a fini par changer la teinte, que ce soit dans un sens ou dans l'autre. Sans oublier le rapport aux parents et à la cellule familiale.

Bref un petit voyage introspectif délicieusement émouvant et drôle qui ravira petits et grands ! Car avec les petits personnages aux commandes de l'inconscient de Riley, ces évolutions sont loin d'être tristes mais incarnent le chemin farfelu et drôle, de la vie.

Entre rire et larmes, un beau film à découvrir ne serait-ce que pour la vision des studios hollywoodiens de fabrique à rêves !

★★★★☆

Vice Versa (Inside Out), Pete Docter (sortie le 17 juin 2015)

Avec (les voix de) Amy Poehler, Phyllis Smith, Kaitlyn Dias, Kyle MacLachlan - USA - 1h34

Synopsis

Au Quartier Général, le centre de contrôle situé dans la tête de la petite Riley, 11 ans, cinq Émotions sont au travail. À leur tête, Joie, débordante d’optimisme et de bonne humeur, veille à ce que Riley soit heureuse. Peur se charge de la sécurité,  Colère s’assure que la justice règne, et Dégoût empêche Riley de se faire empoisonner la vie. Quant à Tristesse, elle n’est pas très sûre de son rôle.

Lorsque la famille de Riley emménage dans une grande ville, avec tout ce que cela peut avoir d’effrayant, les émotions ont fort à faire pour guider la jeune fille durant cette difficile transition. Mais quand Joie et Tristesse se perdent accidentellement dans les recoins les plus éloignés de l’esprit de Riley, emportant avec elles certains souvenirs essentiels, Peur, Colère et Dégoût sont bien obligés de prendre le relais.

Parmi les gros blockbusters de l'été, impossible de passer à côté du retour du T800 !

Surfant allègrement sur la vague de nostalgie des cinéphiles de plus de 35 ans, les scénaristes (dont James Cameron, qui avait disparu du générique depuis Terminator 2) ont préféré aller vers un retour aux sources plutôt que de tenter de séduire une nouvelle génération comme ce fût le cas avec Terminator Renaissance et son blingbling guerrier.

Cette nouvelle version relève donc plutôt d'une sorte de synthèse des deux premiers volets, dont on retrouve d'ailleurs, outre l'esprit, des images dans une transition franchement bien fichue. On assiste notamment à une scène de combat entre un T800 tout neuf et sa version plus... expérimentée. Bluffant !

Les voyages dans le temps sont au coeur de la série depuis ses débuts et depuis 30 ans les allers-retours ont été assez nombreux pour que l'on s'y perde. Mais Genisys a la bonne idée de situer son intrigue principale dans une version alternative du passé (de 1984), que le premier retour du Terminator et les diverses tentatives de Skynet ont bouleversé.

Le résultat est toujours une aventure sous forme de course-poursuite haletante dans une guerre entre humains et machines, mais elle revêt ici un aspect plus métaphysique en s'intéressant au destin et à la création. De leader menacé, John Connor devient architecte de sa propre existence, père adoptif de celui qui deviendra son géniteur et délivrant par là même sa mère du fardeau d'un destin immuable.

Les implications son multiples et complexes mais servies de façon cohérentes. Alan Taylor, fraichement débarqué de la TV, réussit à ne pas perdre son public en route et se paie le luxe d'un Schwarzenegger en grande forme, "old but not obsolete" et à l'évidence ravi de faire partie de l'aventure ! L'humour involontaire du T800 est toujours au rendez-vous, et ça fonctionne à merveille.

En conclusion, un film dense très réussi, le meilleur de la série depuis longtemps (et le retour de Cameron au scénario n'y est certainement pas pour rien !) !

★★★☆☆

Terminator Genisys, Alan Taylor (sortie le 1er juillet 2015)

Avec Arnold Schwarzenegger, Jason Clarke, Emilia Clarke, Jai Courtney - USA - 2h06

Synopsis

Le leader de la résistance John Connor envoie le sergent Kyle Reese dans le passé pour protéger sa mère, Sarah Connor et préserver l'avenir de l’humanité. Des événements inattendus provoquent une fracture temporelle et Sarah et Kyle se retrouvent dans une nouvelle version du passé. Ils y découvrent un allié inattendu : le Guardian. Ensemble, ils doivent faire face à un nouvel ennemi. La menace a changé de visage.