Malgré mon ignorance totale en matière de Comics en général et de super-héros en particulier, j’ai toutefois une affection particulière pour ces derniers, que j’apprécie retrouver (découvrir plutôt) sur grand écran.
Ça a dû commencer avec Batman, je crois. Le premier reste pour moi la quasi perfection dans ce registre. Un film sachant allier des qualités esthétiques et techniques, tout en s’attachant à respecter l’univers du Comics et en proposant une histoire suffisamment bien construite pour toucher à la fois les fans de la première heure et les novices. Paru tenu par Tim Burton, que peu sont parvenus à égaler.
Ce long prologue pour simplement préciser que je n’avais strictement jamais entendu parler des Watchmen avant de voir le film. Tout au plus m’étais-je vaguement documentée sur le net avant la séance histoire de ne pas être trop larguée.
Et je dois dire que je suis très partagée quant à mes impressions sur ce film, j’ai encore du mal à décider si je l’ai vraiment aimé ou non.
D’un côté je suis totalement conquise par la mise en images et par l’incarnation des personnages. J’ai beaucoup aimé passer de l’un à l’autre et jongler avec leurs personnalités. Je les trouve tous bien construits et même si certains m’ont semblé complètement ridicules (le Hibou, pour ne pas le citer, est à mes yeux bien trop fadasse pour incarner un super héros !) j’imagine que c’est plus ou moins fait exprès et que ça fait partie des règles du jeu (après tout, on ne peut pas apprécier TOUTES les Desperate Housewives, si ?). Leur histoire à chacun et la façon dont elles s’imbriquent toutes dans l’histoire générale est juste parfaite. Et puis cette trame générale si sombre et pleine de désespoir m’a en quelque sorte fait penser au récit d’anges déchus et de divinité en devenir. Quelque part ce film frôle la mythologie et touche à l’essence de nos croyances les plus anciennes.
Cette atmosphère sombre mais colorée, ce dynamisme indolent et cette force contenue donnent au film une finesse rarement égalée dans ce genre.
Ce côté-là, vous l’aurez compris, a complètement adoré le film et pourrait même le qualifier de mètre-étalon pour tous les films de super-héros, passés et à venir.
D’un autre côté, à certains moments j’ai atteint un degré d’ennui rarement égalé. L’inertie qui se dégage de certaines scènes, notamment celles avec le Spectre Soyeux senior ou le long blabla idéologique dans le désert arctique, voire les scènes de prison ou les ridicules scènes d’amour, m’ont fait décrocher comme jamais auparavant un film ne m’avait larguée. Certains dialogues et l’humour de Rorschach m’ont semblé si lourds et poussifs que je pense qu’il y aurait eu matière à un gros travail de réécriture de ce côté-là…
Ces éléments négatifs et des aspects trop cu-cul (Dr Manhattan sur Mars,… mpfff…. guimauuuuuuve !) ont à mes yeux complètement plombé le film, le rendant du coup complètement indigeste et risible.
Devant deux avis aussi tranchés émanant de la même personne, vous imaginerez que, sortant de la salle, j’étais en pleine altercation mentale avec moi-même pour décider si oui ou non j’avais aimé ce film. Personne n’a gagné et aujourd’hui, quelques jours plus tard j’en suis toujours à osciller entre merveille absolue et bouse du dernier degré.
J’en suis toutefois arrivée à une conciliation en me disant que peut-être ma méconnaissance de l’univers des super m’a empêché d’apprécier certaines scènes à leur juste valeur et que c’est pour ça que je m’y suis ennuyée.
Ma conclusion serait alors que ce film est passé à un gros poil du chef d’œuvre à cause de trop de longueurs et de lourdeurs. Dommage.
★★★☆☆
Watchmen, Les Gardiens de Zack Snyder (Sortie le 4 mars 2009)
Avec Jackie Earl Haley, Patrick Wilson – USA – 2h43
Synopsis
Aventure à la fois complexe et mystérieuse sur plusieurs niveaux, "Watchmen - Les Gardiens" - se passe dans une Amérique alternative de 1985 où les super-héros font partie du quotidien et où l'Horloge de l'Apocalypse -symbole de la tension entre les Etats-Unis et l'Union Soviétique- indique en permanence minuit moins cinq. Lorsque l'un de ses anciens collègues est assassiné, Rorschach, un justicier masqué un peu à plat mais non moins déterminé, va découvrir un complot qui menace de tuer et de discréditer tous les super-héros du passé et du présent. Alors qu'il reprend contact avec son ancienne légion de justiciers -un groupe hétéroclite de super-héros retraités, seul l'un d'entre-eux possède de véritables pouvoirs- Rorschach entrevoit un complot inquiétant et de grande envergure lié à leur passé commun et qui aura des conséquences catastrophiques pour le futur. Leur mission est de protéger l'humanité... Mais qui veille sur ces gardiens ?
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