Des petits bouts d'éternité

Sous des airs de comédie un peu appuyée et pas forcément très fine, La Parade est surtout un éveil à l'acceptation de la différence. Un film léger qui n'oublie pas la réalité et dont la fin rappelle qu'à l'heure où certains manifestent pour refuser des droits à d'autres, il y a, aujourd'hui encore, des vies en jeu. La Parade : un film nécessaire et habile.

♥♥♥

La parade, Srdjan Dragojevic (sortie le 16 janvier 2013)

Avec Nikola Kojo, Milos Samolov, Hristina Popovic - Hongrie, Serbie, Croatie, Slovénie, Allemagne - 1h55

 

Synopsis

Un criminel de guerre se retrouve obligé d'encadrer la gay pride de Belgrade…

Maniac, le film dont vous êtes le héros !

Très original, il est tourné intégralement en caméra subjective, ce qui non seulement nous place dans la peau d'un serial killer, mais surtout permet tout un tas de trouvailles visuelles très inventives et particulièrement réjouissantes.

Dommage que le scénario ne suive pas : outre le manque de cohérence et de contenu qui tienne la route, il repose sur un effet de suspense qui ne peut pas fonctionner puisque l'on s'identifie à l'agresseur. Il aurait fallu aller jusqu'au bout dans la rupture des codes pour un résultat vraiment percutant.

Maniac, Franck Khalfoun (sortie le 2 janvier 2013)

Avec Elijah Wood, Nora Arnezeder, America Olivo - France - 1h29

Synopsis

Un psychopathe sème la mort en ville en scalpant ses victimes pour recréer sa mère abusive décédée plusieurs années auparavant. 

Avec The Master on retrouve la patte grandiose du réalisateur de "There Will Be Blood" et "Magnolia".

Les acteurs sont formidables et tout est maitrisé à la perfection. Le génie n'est pas loin mais à force d'incongru et de décalage, PT Anderson semble cette fois être allé trop loin et son film, à l'image du gourou dont il semble raconter l'histoire, laisse perplexe.

En bref : un film incroyable, dont même après 2h20 on ne saisit pas tout à fait le propos... Dommage pour Joaquin qui faisait ici un retour en force !

★★☆☆☆

The Master, Paul Thomas Anderson (sortie le 13 janvier 2013)

Avec Philip Seymour Hoffman, Joaquin Phoenix, Amy Adams - USA - 2h17

Synopsis

THE MASTER, le nouveau film de Paul Thomas Anderson, est un portrait saisissant d’êtres à la dérive, en quête de sens, dans l’Amérique d’après-guerre. Freddie, un vétéran, revient en Californie après s’être battu dans le Pacifique. Alcoolique, il distille sa propre gnôle et contient difficilement la violence qu’il a en lui… Quand Freddie rencontre Lancaster Dodd – « le Maître », charismatique meneur d’un mouvement nommé la Cause, il tombe rapidement sous sa coupe... 

Je suis allée voir ce film sans en savoir grand chose (rien) et je m'attendais à un roadtrip pépère en compagnie d'un vieux couple, un voyage plein de tendresse et de douceur de vivre... autant vous dire que j'étais loin du compte !

Car s'il s'agit en effet d'un roadtrip dans la paisible campagne anglaise, le voyage est plutôt sanglant... et diablement drôle ! Les personnages sont particulièrement jubilatoires et font oublier les quelques longueurs qui plombent un peu cet ovni WTF filmique, particulièrement indiqué pour se changer (radicalement) les idées !

★★★☆☆

Touristes (Sightseers), Ben Wheatley (sortie le 26 décembre 2012)

Avec Steve Oram, Alice Lowe, Eileen Davies - Grande-Bretagne - 1h29

Synopsis

Tina a toujours mené une vie paisible et bien rangée, protégée par une mère possessive et très envahissante. Pour leurs premières vacances en amoureux, Chris décide de lui faire découvrir l’Angleterre à bord de sa caravane. Un vrai dépaysement pour Tina. Mais très vite, ces "vacances de rêve" dégénèrent: touristes négligents, ados bruyants et campings réservés vont rapidement mettre en pièces le rêve de Chris et de tous ceux qui se trouveront sur son chemin…

Après le foutraque et enthousiasmant Go Go Tales (4e du Top15 2012 !), l'étrange Ferrara revient avec un thème d'actualité : la fin du monde. Et selon lui c'est dans une cacophonie inaudible, pleine des discours vides et logorrhéiques des médias, que s'achève notre monde...

La réflexion est intéressante et la forme, comme toujours, assez particulière. Mais malgré un Defoe inspiré, c'est un sentiment d'inachevé qui demeure. C'est probablement volontaire, comme un instant figé sur une toile avant de disparaitre... mais malheureusement c'est surtout globalement assez chiant.

Après un début sur les chapeaux de roues, plein d'humour, de références et d'inventivité, Ralph s'enlise un peu dans la guimauve de SugarRush et le placement de produits (bienvenue coca, mentos, oreo etc etc etc).

Ça reste un chouette film, plutôt rigolo à voir en famille, même s'il n'exploite pas tout son potentiel.

♥♥

Les mondes de Ralph, Rich Moore (sortie le 5 décembre 2012)

Avec (les voix de) John C. Reilly, Jane Lynch - USA - 1h41

Synopsis

Dans une salle d’arcade, Ralph la casse est le héros mal aimé d’un jeu des années 80. Son rôle est simple : il casse tout ! Pourtant il ne rêve que d’une chose, être aimé de tous… Vanellope Van Schweetz quant à elle, évolue dans un jeu de course , fabriqué uniquement de sucreries. Son gros défaut : être une erreur de programme, ce qui lui vaut d’être interdite de course et rejetée de tous… Ces deux personnages n’auraient jamais dû se croiser…et pourtant, Ralph va bousculer les règles et voyager à travers les différents mondes de la salle d’arcade pour atteindre son but : prouver à tous qu’il peut devenir un héros…Ensemble, arriveront-ils à atteindre leurs rêves ? 

Le Hobbit, voyage spectaculaire plein de belles images et de paysages saisissants, est loin d'être aussi décevant qu'on l'annonçait. Mais ce 1er volet semble amorcer une trilogie bien trop longue : on sent Jackson, amoureux (à raison!) de son univers, étirer le scénario pour en faire 3 films, là ou un seul aurait suffit.

On ne s'ennuie pourtant pas pdt ces 3h et à mes yeux le défaut majeur est plutôt le traitement identique de cette fable à celui du Seigneur des Anneaux : "Bilbo" est une suite d'aventures rocambolesques qui finissent toutes bien : on ne tremble pas pour ces héros qui dévalent les montagnes sans mal, on vibre avec eux. Mais le film n'est pas orienté en ce sens et ce décalage m'a déstabilisée.

Le Hobbit : un voyage inattendu (The Hobbit: An Unexpected Journey), Peter Jackson (sortie le 12 décembre 2012)

Avec Ian McKellen, Martin Freeman, Richard Armitage - USA, Nouvelle-Zélande - 2h45

Synopsis

Bilbo Sacquet, comme tous les Hobbits, coule des jours heureux dans la Comté. Mais il est entraîné dans une incroyable aventure lorsque l'Istar Gandalf et 13 nains (Thorin II Écu-de-Chêne, Balin, Bifur, Bofur, Bombur, Dwalin, Glóin, Óin, Dori, Nori, Ori, Fíli, et Kíli) viennent lui demander son aide pour récupérer le trésor usurpé aux ancêtres des nains par le dragon Smaug, qui vit sous le Mont Solitaire. S'ensuit un voyage via Fondcombe, les Terres Solitaires, les Monts Brumeux, où Bilbo est capturé par des trolls, contraint à un concours d'énigmes par Gollum, et rencontre le mystérieux Beorn au Carrock. Il parcourra ensuite la Forêt Noire, et arrivera enfin au Mont Solitaire. Il se révélera en fin de compte indispensable à l'opération grâce à l'anneau magique perdu par Gollum qu'il découvre dans les cavernes.

A lire aussi :

• Le Hobbit : La désolation de Smaug (2e partie, 2013)
• Le Hobbit : La bataille des 5 armées (3e partie, 2014)

Les bêtes du sud sauvage, formidable conte plein de joie malgré l'adversité, raconte l'histoire un peu magique de la petite Hushpuppy, qui vit seule avec son père dans les marais de Louisiane. Malgré la menace permanente d'une crue qui noierait leurs terres, les habitants du "bassin" refusent de quitter l'endroit.

Entre rires et peines, le temps passé en leur compagnie nous fait comprendre ce qu'est la réelle liberté.

Un film magnifique, bouleversant, à ne surtout pas rater !

★★★★☆

Les bêtes du sud sauvage (Beasts of the Southern Wild), Benh Zeitlin (sortie le 12 décembre 2012)

Avec Quvenzhané Wallis, Dwight Henry, Levy Easterly - USA - 1h32

Synopsis

Hushpuppy, 6 ans, vit dans le bayou avec son père. Brusquement, la nature s'emballe, la température monte, les glaciers fondent, libérant une armée d'aurochs. Avec la montée des eaux, l'irruption des aurochs et la santé de son père qui décline, Hushpuppy décide de partir à la recherche de sa mère disparue.