6 ans après qu’une sonde de la NASA a rapporté sur terre des cellules extraterrestres, de gigantesques créatures poulpesques ont infesté les zones sauvages du Mexique et du Costa-Rica. L’armée américaine tente de contenir l’invasion grâce à un mur-frontière et aux bombardements réguliers des zones, rendant la circulation des personnes quasi impossible. C’est dans ces circonstances qu’Andrew, photographe de presse, est chargé de raccompagner au pays Sam, la fille de son riche patron. Les choses se compliquent lorsqu’ils se retrouvent forcés de traverser la zone de quarantaine, mais ce couple que tout oppose va apprendre à se connaître.
Contrairement à ce que laissent envisager la bande-annonce et le pitch, Monsters n'est pas un film de Science-fiction. Encore moins un film d’aliens.
Monsters est un film subjectif, qui joue de la toile de fond qu’il a tissée et se sert du contexte particulier des extra-terrestres pour mieux se focaliser sur l’opposition entre vision individuelle et vision globale. Vision globale qui sera tout au long du film hors de portée du spectateur.
Cela donne une impression étrange, comme hors du temps. Car les personnages, contrairement à ceux dépeints habituellement, n’ont qu’une vision parcellaire (réaliste) de la situation et de ses enjeux. Ils vivent dans ce monde infesté de créatures, évoluent au milieu de la guerre qui leur est menée, mais ne sont pas réellement concernés. Ce ne sont pas des héros, ils n’ont aucune velléité de combat ni de fuite devant les créatures, qui ne semblent finalement pas si menaçantes. Ce n’est pas leur combat.
Un tel parti pris est extrêmement rare. Et particulièrement intéressant. Pas d’héroïsme, juste la vie qui continue.
Monsters c’est surtout un poème, un voyage. Silencieux et intérieur. Les échanges entre les personnages sont étrangement creux, comme s’ils se parlaient à eux-mêmes plutôt qu’à l’autre, et que ce vide reflétait les difficultés à passer outre les différences de point de vue.
Pourtant, au-delà des mots, Andrew et Sam vont se rapprocher, se connaitre : en partageant ce périple, leurs points de vue vont converger, les liant finalement de façon irréversible.
Déroutant parfois car on a l’impression que Gareth Edwards voudrait beaucoup en dire, mais qu’il se retient pour ne pas s’éparpiller, Monster reste un surprenant film d'ambiance, très réussi. Et qui finalement parle surtout… de la vie.
★★★★☆
Monsters, Gareth Edwards (sortie le 1er décembre 2010)
Avec Whitney Able, Scoot McNairy - GB - 1h33
Avec Whitney Able, Scoot McNairy - GB - 1h33
En bref :
“ Monsters est un poème, un voyage. Un surprenant film d'ambiance, très réussi, où la présence d'aliens n'est qu'un contexte. ”
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