Des petits bouts d'éternité

Avec cette fresque monumentale, Les Wachowski's n'inventent certes rien et n'offrent finalement qu'une espèce de compilation de différents styles et genres vus et revus, sans y apporter de valeur ajoutée. Rien de bien révolutionnaire dans chacune des histoires croisées, car l'originalité de Cloud Atlas repose dans le montage et l'imbrication de tous ces films en un seul.

C'est un nouveau concept : le cinémix. Et il faut bien dire que, même s'il ne faut pas s'attendre à des révélations décoiffantes, c'est tout de même sacrément emballant. 3h qui passent en un rien de temps avec une galerie de personnages intéressants et une construction finalement pas si difficile à suivre.

Bref, un film assez incroyable, à voir pour la performance et le caméléonisme des acteurs !

★★☆☆☆

Cloud Atlas, Andy & Lana Wachowski & Tom Tyler (sortie le 13 mars 2013)
Avec Tom Hanks, Halle Berry, Jim Broadbent, Jim Sturgess, Susan Sarandon, Hugh Grant - Allemagne, Hong kong, Singapour, USA - 2h44

Synopsis :
Un voyageur traverse l'océan Pacifique en 1849, un musicien déshérité mène une vie précaire en Grande-Bretagne durant l'entre-deux-guerres, un journaliste suit un gouverneur de Californie nommé Reagan, un éditeur doit fuir ses créanciers mafieux, un dîner génétiquement servi dans le couloir de la mort et Zachary, jeune habitant du Pacifique, témoignant du crépuscule de la civilisation et de la science...

Les adaptations de contes sont à la mode en ce moment, et après plusieurs Blanche-Neige pas bien folichons, c'est au tour de Hansel et Gretel de passer à la casserole (HA-HA-HA oui cette vanne pourier donne le ton du film...).

Alors il n'y a vraiment pas grand chose qui reste du conte, qui est surtout un prétexte pour drainer le public vers un film de chasse aux sorcières pour lequel personne ne semble s'être creusé la cervelle.

Plat et sans intérêt, on s'ennuie et on se lasse bien vite. Pas grand chose à sauver dans ce nanar surcoté !

Hansel et Gretel (Hansel & Gretel : Witch Hunters), Tommy Wirkola (sortie le 6 mars 2013)
Avec Jeremy Renner, Gemma Arterton, Famke Janssen - USA - 1h28

Synopsis :
Liés par le sang, Hansel et Gretel ont aujourd’hui soif de vengeance, et ils s’en donnent à cœur joie. Pourtant, sans le savoir, ils sont désormais victimes d’une menace bien plus grande que leurs ennemis : leur passé.

A lire aussi

• Le Petit Poucet, Marina de Van (2010)
• Blancanieves, Pablo Berger (2012)
• Blanche-Neige, Tarsem Singh (2012)
• Hansel et Gretel, Tommy Wirlola (2012)
• Le monde fantastique d'Oz, Bryan Singer (2012)
• Jack, chasseur de géants, Bryan Singer (2013)
• La Belle et la Bête, Christophe Gans (2014)
• Maléfique, Robert Stromberg (2014)
• Pan, Joe Wright (2015)
• Into the Woods, Rob Marschall (2015)
• Le Livre de la Jungle Jon Favreau (2016)
• La Belle et la Bête, Bill Condon (2017)  

Bon, j'ai toujours eu du mal avec Malick, j'ai jamais trop su si c'était un génie ou un imposteur de la trempe de Lars Van Trier (Eh oui il est temps de sortir du placard : je déteste viscéralement Lars VanTrier) mais alleluia, A La Merveille vient de m'aider à trancher ! Bon sang qu'est-ce que c'est pompeux, qu'est-ce que c'est prétentieux, qu'est-ce que c'est CHIANT !!!

Son film sur la force fragile de l'amour (si-si), sur la quête de soi, de l'autre, de sa foi, avec sa mise en scène lumineuse et rayonnante, est complètement plombé par une voix off monocorde et s'enlise dans une répétition autour des mêmes scènes, tellement caricaturales. C'est complètement désincarné, monotone et surtout absolument vide de sens. Bref c'est décidé : Malick, j'arrête.

★☆☆☆☆

A La Merveille (To The Wonder), Terrence Malick (sortie le 6 mars 2013)
Avec Ben Affleck, Rachel Mc Adams, Olga Kurylenko, Javier Bardem - USA - 1h52

Synopsis :
Même s’ils se sont connus sur le tard, la passion qu’ont vécue Neil et Marina à la Merveille – le Mont-Saint-Michel – efface les années perdues. Neil est certain d’avoir trouvé la femme de sa vie. Belle, pleine d’humour, originaire d’Ukraine, Marina est divorcée et mère d’une fillette de 10 ans, Tatiana. Désormais, le couple est installé dans l’Oklahoma. Leur relation s’est fragilisée : Marina se sent piégée. Dans cette petite communauté américaine, elle cherche conseil auprès d’un autre expatrié, un prêtre catholique nommé Quintana. L’homme a ses propres problèmes : il doute de sa vocation… Marina décide de retourner en France avec sa fille. Neil se console avec Jane, une ancienne amie à laquelle il s’attache de plus en plus. Lorsqu’il apprend que rien ne va plus pour Marina, il se retrouve écartelé entre les deux femmes de sa vie. Le père Quintana continue à lutter pour retrouver la foi. Face à deux formes d’amour bien différentes, les deux hommes sont confrontés aux mêmes questions…

Spring breakers remporte haut la main la palme du film le plus mal vendu de l'année, tant le marketing autour de sa sortie cible le mauvais public !

Loin d'être un calamiteux teen movie de plus, Spring breakers est un film presque expérimental, psychédélique et déjanté dont la cadence hypnotique et la bande-son renforcent la poésie.
 

Intrigue inexistante et bikinis sont pourtant bien là mais ne servent qu'à alimenter un film conceptuel : vide, creux mais étrangement essentiel, un grand moment de cinéma !

Spring Breakers, Harmony Korine (sortie le 6 mars 2013) 
Avec James Franco, Ashley Benson, Selena Gomez, Vanessa Hudgens - USA - 1h32

Synopsis :
Candy, Faith, Brit et Cotty sont meilleures amies depuis l'école primaire. Elles vivent à l'internat de leur université et sont avides d'aventures. Pour les vacances, les quatre amies se rendent en Floride pour faire la fête. Mais elles se trouvent très embêtées lorsqu'elles n'ont plus d'argent et décident alors de cambrioler un restaurant. Elles se font arrêter par la police mais sortent de prison lorsque un rappeur et dealer de drogues "Alien" paye leur caution. En échange, les quatre filles doivent être sa merci.

No est un film historique singulier, tant dans sa construction que par le contexte qu'il met en scène. Chili, dans les années 80 : Pinochet au pouvoir organise, sous la pression internationale, un référendum qui doit déterminer si oui ou non il restera au pouvoir. Le camp du non, que tout le monde pense voué à l'échec, met en place une véritable campagne de publicité, moderne et inattendue ; sa victoire marquera un tournant dans l'histoire chilienne.

De ce thème particulier, Pablo Larrain tire un film passionnant au format TV (carré) et où les images d'archives réelles s'insèrent au milieu d'images reconstituées, elles-mêmes imbriquées dans la fiction.

Un film riche et percutant !

♥♥♥

No, Pablo Larrain (sortie le 6 mars 2013)
Avec Gael Garcia Bernal, Alfredo Castro, Antonia Zegers - Chili, USA - 1h57

Synopsis :
Chili, 1988 : un référendum doit décider de la prorogation ou non du mandat d'Augusto Pinochet. Le camp du non met en place une campagne publicitaire, choisissant d'axer sa communication sur l'avenir plutôt que sur les attaques contre le dictateur... Sa victoire amorcera la fin du régime Pinochet.

Jaoui-Bacri (duo d'ailleurs en passe de devenir un nom propre à part entière) fait son retour bisannuel avec ce joli conte, désuet et mignonnet comme tout !

On y retrouve les ingrédients qui font leur succès, les dialogues qui font mouche et le flegme de Bacri en tête de liste. Bref, rien de dépaysant ni de révolutionnaire mais une ambiance réjouissante servie par un casting plein de fraîcheur.

★★★☆☆

Au Bout du Conte, Agnès Jaoui (sortie le 6 mars 2013)
Avec Agnès Jaoui, Jean-Pierre Bacri, Agathe Bonitzer, Arthur Dupont, Benjamin Biolay - France - 1h52

Synopsis :
Il était une fois une jeune fille qui croyait au grand amour, aux signes, et au destin ; une femme qui rêvait d’être comédienne et désespérait d’y arriver un jour ; un jeune homme qui croyait en son talent de compositeur mais ne croyait pas beaucoup en lui. Il était une fois une petite fille qui croyait en Dieu. Il était une fois un homme qui ne croyait en rien jusqu’au jour où une voyante lui donna la date de sa mort et que, à son corps défendant, il se mit à y croire.

Mon programme 2013 :

L'étrange créature du Lac Noir
Scanners - Frankenstein Junior
Runnaway Train

Un film touchant et très juste, qui réussit à éviter les écueils du voyeurisme, du pathos et du malaise, pour s'attacher à des personnages riches et bourrés d'humour, et permet d'introduire une réflexion intéressante sur le sujet particulièrement complexe qu'est l'assistance sexuelle aux personnes handicapées.

♥♥♥

The Sessions, Ben Lewin (sortie le 6 mars 2013)
Avec Ellen Hunt, John Hawkes, William H. Macy - USA - 1h35

Synopsis :
Mark O'Brien est un paraplégique condamné à vivre entièrement paralysé et survivant grâce à des poumons d'acier. Il contacte une assistante sexuelle pour perdre sa virginité.

Avec ce remake électrique du "Crime d'amour" de Corneau (qui était déjà plutôt réussi), de Palma concentre toute son énergie sur le côté visuel du film, que l'on retrouve teinté de sa patte reconnaissable. Malheureusement, le scénario (adapté à la virgule) manque un peu d'envergure pour quelqu'un de sa trempe et on aurait aimé qu'il se l'approprie un peu plus. La fin sauve cependant tout le reste, avec une tension savamment dosée qui fera frôler la tachycardie. C'est maitrisé, efficace et sacrément jouissif !

♥♥♥

Passion, Brian de Palma (sortie le 13 février 2013)
Avec Rachel Mc Adams, Noomi Rapace - Allemagne, Espagne, France, Grande-Bretagne - 1h41

Synopsis :
Deux femmes se livrent à un jeu de manipulation pervers au sein d'une multinationale. Isabelle est fascinée par sa supérieure, Christine. Cette dernière profite de son ascendant sur Isabelle pour l'entraîner dans un jeu de séduction et de manipulation, de domination et de servitude.

Complètement surjoué, avec un côté clinquant et cartoonesque, Gangster Squad aurait pu être une parodie ultrafun si au lieu de se prendre tellement au sérieux Fleischer assumait d'aller vers la dérision au lieu de la contenir. En attendant c'est joli-beau et tout le monde a clairement l'air de prendre son pied.

Pour le plaisir communicatif et la voix de canard de Ryan.

 ★★☆☆☆

Gangster Squad, Ruben Fleischer (sortie le 6 février 2013)
Avec Ryan Gosling, Josh Brolin, Sean Penn, Emma Stone, Nick Nolte - USA - 1h53

Synopsis :
Los Angeles, 1949. Mickey Cohen, originaire de Brooklyn, est un parrain impitoyable de la mafia qui dirige la ville et récolte les biens mal acquis de la drogue, des armes, des prostituées et de tous les paris à l’ouest de Chicago. Tout ceci est rendu possible par la protection, non seulement des hommes de mains à sa solde, mais également de la police et des hommes politiques qui sont sous sa coupe. Cela suffit à intimider les policiers les plus courageux et les plus endurcis… sauf, peut-être, les membres de la petite brigade officieuse de la LAPD dirigée par les Sergents John O’Mara et Jerry Wooters qui, ensemble, vont tenter de détruire l’empire de Cohen.

Belle journée pour mourir en effet, et à ce stade c'est le mieux qui puisse arriver à ce pauvre John McLane... Papi gaga, il radote et geint sur ses relations père-fils moribondes (elles aussi, décidément), se promenant dans un film ridicule avec l'air de ne pas trop savoir ce qu'il fait là (nous non plus d'ailleurs) et tirant à tout va sans trop se poser de questions.

 

C'est malgré tout lui qui sauve le film (sic !), de toute évidence filmé en 2j avec les pieds d'un cul de jatte. La scène finale sauve un peu les meubles, un hélico-fight ça en jette toujours un peu !

★☆☆☆☆
parce que bon sang, j'ai bien ri !

Die Hard 5 : Une belle journée pour mourir (A Good Day to Die Hard), John Moore (sortie le 20 février 2013)Avec Bruce Willis, Jai Courtney - USA - 1h36

Synopsis :
L’inspecteur John McClane se porte au secours de son fils Jack, retenu prisonnier en Russie. Tous deux devront également faire face à un puissant leader russe qui s’avère être un danger pour la paix mondiale...